lundi 23 novembre 2015

Sérénité

Voilà, la dernière semaine d'Aîné chez moi a débuté. Il me fait plus souvent des câlins, en me répétant "Je peux avoir un câlin? Parce que bientôt, on va se voir tellement moins souvent!"

Aouch... J'ai beau dire que j'ai lâché prise, que j'accepte sa décision, que je le laisse vivre ce qu'il a à vivre avec son père... N'empêche... Ça me fait un pincement au coeur, quand même...


La nouveauté cette fois-ci, c'est qu'il est arrivé chez moi avec ses bottes (il ne neige pas encore, on s'entend). Il m'a dit qu'il n'a plus de souliers, que les siens sont abîmés et que Papa n'en a pas acheté d'autres. Donc depuis une semaine, il porte quoi en classe?? Je n'ai pas tout à fait compris, il baragouinait et faisait comprendre que ses souliers sont troués mais qu'il les porte quand même à l'intérieur de l'école...

Wow... j'ai acheté moi-même ses souliers pour la rentrée, vous vous en souvenez?! Il les a déjà usés à la corde, portés chaque jour, presque 24h sur 24. Monsieur n'a pas jugé important de lui en acheter une autre paire, alors que normalement il en a besoin de deux pour l'école (une pour le sport, et il est en concentration sport, le loustic). 

Mon fils m'a demandé de lui en acheter une nouvelle paire. Je sais que je ne dois pas le faire, que c'est à Delarte de le faire. Il est tenu de s'occuper de tous les besoins de l'Aîné.,. 
Mais en même temps, ça me déchire à chaque fois, de voir que mon fils est à la merci des incompétences parentales de cet homme. J'aimerais vraiment lui fournir une paire de souliers, et j'ai franchement envie de le faire... Mais je sais que je dois impérativement arrêter de palier au manque de Delarte!! C'est très dur, je vous assure... et très frustrant de devoir m'en empêcher.
Je me demande encore comment je peux faire pour résister à cette tentation de rendre service à mon fils sans en payer moi-même le prix! Que faire?? Vous avez des idées?



À PART ÇA......

J'ai assisté le weekend dernier à une conférence sur la parentalité bienveillante. Ça m'a fait du bien. Ça m'a réconfortée dans mon mode de fonctionnement. Comme quoi, tant qu'on agit avec une profonde intention d'amour, on ne peut pas se tromper. On est toujours dans le vrai.

En ce qui concerne cette histoire de garde complète chez Delarte pour l'hiver, je sais que j'aurais pu agir et parler autrement, j'aurais pu me maintenir dans l'agressivité et l'autoritarisme, dans la réaction, face à tout ce que ce zouave de Delarte me fait subir depuis si longtemps. J'aurais pu imposer ma volonté de maintenir mon fils chez moi, en accusant son père de tous ses travers, en mettant en lumière ses incompétences parentales, en me battant pour que mon fils change d'école, en prouvant que c'est ce qui est le mieux pour lui, d'après mes propres constats. Je me serais ainsi maintenue dans un état de guerre, dans beaucoup de tensions, et j'aurais généré encore plus de haine de la part de Delarte, et qui sait aussi de la part de mon fils. Et ce dernier point, c'est quelque chose que je n'étais vraiment pas prête à gérer! (je sais, ce sont mes blessures à guérir, j'ai encore du boulot à faire en thérapie, mais bon, on se refait pas tellement!!)

Mais voilà, ce n'est pas moi, ça;  si j'avais fait cela, je n'aurais pas agi en authenticité avec ce que je suis au fond de moi. Et je n'aurais certainement pas atteint cet état de sérénité qui commence lentement à m'habiter.
Oui, j'ai dit sérénité, les amies.


Je crois que la sérénité est ce qui m'est nécessaire pour pouvoir continuer à avancer, après toutes ces années de lutte qui viennent de me traverser le corps. Je me devais de rompre le fonctionnement dysfonctionnel dans lequel j'étais. J'avais besoin d'harmoniser mes pensées, mes paroles et mes actions.
Je n'attends plus rien de Delarte. Sincèrement. Je m'occupe de mes bouts de laine avec mes enfants. Les siens lui appartiennent. Mes fils sont maintenant assez grands pour analyser et juger les actes et les paroles de leur père... Mes sentiments m'appartiennent, les sentiments des autres leur appartiennent. Je ne suis pas responsable de ce qui se passe dans la tête des autres. Je ne peux pas vouloir les contrôler, je ne peux pas les tempérer, je ne peux pas sans cesse les contenir.

Comme là, pour l'histoire des souliers d'Aîné. Je peux bien finir par lui en acheter une paire. Mon fils sait que c'est son père qui devrait les acheter. Il sait que son père ne le fera pas, parce qu'il est un parent nul. Il l'excuse encore parce qu'il le craint encore, mais bientôt, il lui dira en pleine face, "papa t'es nul"...
Moi, en tous cas, je vais continuer à numériser et envoyer mes factures à mon avocate. Je ne ferai aucune morale à Delarte. Je n'ai plus de temps ni d'énergie à investir pour ça. Je dois penser à moi, être bienveillante envers moi. Moi moi moi, d'abord et avant toute chose!

Wouahhhhh!!! Que de chemin parcouru... C'est complètement euphorisant d'intégrer réellement tout cela. J'ai grandi!



Je sais que Delarte continuera ad vitam eternam de chercher une petite faille pour s'y engouffrer. Je sais qu'il tentera éternellement de me faire passer des messages par les enfants. Mais j'ai appris avec le temps à m'en défendre, à ne plus en être perturbée, à ne plus en pleurer, à ne plus en pester.
Il est ce qu'il est, il ne changera pas. Il aura bientôt 50 ans. (!!!)

Bref, tout ça pour dire que le mois de novembre achève et le froid québécois commence à nous gagner lentement... Mais qui c'est qui fait encore du vélo matin et soir?? C'est Bibi!!!! :)

2 commentaires:

Tinou a dit…

Contente de lire ce que je viens de lire.
Tu es à nouveau en pleine conscience de ce qui est important ou pas.
Tu penses à nouveau à toi, à ce toi heureux et souriant qui pourra rendre tes fils heureux.
Mais hé, fini le vélo.
Tu peux le ranger jusque quand ? mars ? avril ? J'ai vu la jolie neige dans ton pays, tout en étant heureuse d'être chez moi.
Continue comme ça, je te sens sur le bon chemin.

---@

Unknown a dit…

Oh merci pour ces bons mots d'encouragement, ma douce Eteint-celle! Oui, moi aussi j'ai l'impression d'avoir pas mal grandi depuis les derniers temps et d'être sur un tout nouveau chemin, plus rempli de jolies fleurs celui-là.
J'appréhende un peu les prochaines semaines. Passer deux semaines dans voir mon fils aîné, cela ne sera pas nécessairement facile pour mon petit coeur, je le crains...
Mais j'ose espérer que pour lui non plus ça ne sera pas une partie de plaisir, et que son frère et moi lui manquerons.
En fait, c'est peut-être pas une si mauvaise chose, ce qui est en train de se passer, il apprendra à mieux apprécier ce qu'il a lorsqu'il est chez moi.

En ce qui concerne mon vélo, je l'ai déjà repris!! La neige fond à vue d'oeil, il refait 10 degrés, alors je continue d'en profiter...
Et lorsque je le rangerai pour de bon, tu parles que je vais le reprendre dès les beaux jours du mois de mars!!
D'ici là, je marcherai lorsque le temps le permettra. Pour me rendre au bureau, ce sont 35 minutes d'un bon pas énergique. Sinon, je me résignerai à prendre le bus.