Joyeuses fêtes!

Bonjour tout l'monde!
Ça fait un petit moment que je voulais écrire, puis vous savez comme c'est, le temps qui passe et puis on se rend compte que plusieurs semaines ont déjà filé...

J'ai récupéré Aîné samedi midi. On a ensuite été manger au quartier chinois, flâner au marché de Noël du vieux Montréal, voir des amis, et on est rentrés tard au bercail. Ça fait du bien de passer du bon temps avec mes charmants garçons, ce sont de précieux moments qui me mettent du baume au cœur, et j'espère qu'ils en garderont de magnifiques souvenirs. Là ils sont en vacances jusqu'au 5 janvier, moi aussi. On va en profiter, surtout que le temps est exceptionnellement doux pour ce temps de l'année, c'est juste pas croyable!
Imaginez qu'on fait encore du vélo en plein mois de décembre, oui oui, au Québec! Au fond, on ne sait plus trop si on doit s'en réjouir ou s'en inquiéter... mais bon, moi ça simplifie mes déplacements alors je ne m'en plains pas.

Depuis mon dernier article, théoriquement la garde d'Aîné est à son père, et ce jusqu'au 1er avril. Soit disant à cause de l'hiver qui aurait été si terrible pour le trajet...
Mais dans la réalité, nous n'avons pas encore passé deux semaines d'affilée sans se voir, puisqu'il y a eu trois jours de grève (9,10,11) des profs pendant lesquels mon fils est revenu chez moi pour être avec son frère. Et là, il est avec moi pour les vacances, à part le weekend prochain pour passer Noël avec Delarte, et son frère aussi.

Je supporte mieux notre séparation prévue. Ça me fait de moins en moins mal à mon cœur de maman.  On s'habitue à tout, qu'on dit. Ben c'est vrai. Et puis faut dire qu'il grandit, mon petit homme. J'ai foi en sa maturité qui évolue.

À part ça, ma petite minoune se porte bien et continue de nous rendre heureux.

Il me semble que j'avais tant de choses à dire, maintenant je ne me souviens plus. Je rééditerai éventuellement si ça me revient.

En tous cas, je vous souhaite tout le meilleur du monde, avec la santé pour en profiter.
Paix, sérénité, joie!
Que l'espoir vous accompagne quel que soit le chemin que vous empruntiez.
Que la sagesse vous enveloppe afin de faire les meilleurs choix possibles.
Que vos souffrances s'apaisent au fil des jours et que la place soit faite pour vivre un bonheur grandiose et parfaitement joyeux!
Grosses bises depuis un Québec presque tropical.

L'Amour vaincra

Vendredi matin, Aîné est donc reparti à l'école, pour la dernière fois de chez moi, avant le 1er avril. Enfin, ça c'est en théorie. Le soir même,  vers 19h, je suis allée amener Cadet pour son weekend chez Delarte. Il pleuvait et faisait déjà nuit.

Quand on est arrivés en bas de l'immeuble,  on entendait Monsieur qui gueulait sur Aîné,  la porte patio étant ouverte. Il fumait à son balcon, pour faire changement.  On a sonné,  Aîné est descendu nous rejoindre dans le hall d'entrée.  Quand je lui ai demandé si ça allait, deux grosses larmes se sont mises à couler sur ses joues et il s'est approché pour avoir un câlin.  ( Il m'arrive presqu'au nez maintenant ! ) On chuchotait parce que Delarte avait ouvert sa porte, au 2e étage. Quand je lui ai demandé s'il lui avait donné une claque derrière la tête,  il a fait signe que oui... Je l'ai serré plus fort contre moi et lui ai dit que je l'aime.
Que faire d'autre?...

Après quelques minutes de discussion en bas, Delarte lance, à travers la cage d'escalier : "Cadet! Si tu n'as pas encore mangé,  viens tout de suite, ça va refroidir!" (Ceci dit, Aîné avait dans ses mains un biscuit chinois, alors déduisons qu'il n'avait pas cuisiné,  hein)
Cadet lui a répondu,  toujours d'en bas: "C'est pas grave, j'arrive dans 2 minutes!"

Je les ai repris dans mes bras, leur ai redit à quel point je les aime, je leur ai dit d'être sages, de ne pas fâcher Papa, et qu'on se revoit dimanche après-midi,  j'irai les chercher à la gare. On s'est embrassés et inondés de je t'aime, comme d'habitude.
Delarte est probablement passé du bleu au vert, là. (Je n'ai malheureusement pas pu vérifier de visu puisque je n'ai pas eu la chance de croiser son regard!)

J'ai repris le chemin du retour chez moi. Train, métro,  autobus. Ce long trajet qu'Aîné se fait lorsqu'il est en garde chez moi pour aller à l'école.  J'ai eu le temps de lire, de tricoter, de réfléchir.

Et voilà où en sont mes réflexions.
Maintenant que cette merde juridique pour la garde est terminée,  je vais pouvoir vraiment me concentrer sur la qualité des journées que je passe avec mes fils, particulièrement lorsque mon aîné est là.  Il est essentiel que mon fils ressente que chez moi, il est bien, qu'il peut être lui-même et qu'il est complètement respecté pour ce qu'il est.
Je voudrais qu'il ressente réellement cette différence de vibration entre ses deux maisons. Je voudrais qu'il comprenne que vivre avec son père n'est pas quelque chose de positif ni de sain à long terme dans sa vie.
J'aimerais surtout qu'il sache que ma porte lui sera toujours ouverte lorsqu'il en aura besoin ou envie.

Bref... le temps passera et fera inexorablement son travail.
Patience est mère de sûreté.

Victoire, ô petite victoire!!

Heyyyyy!!!!! Les fiiiiiiiillles!!!!!!

Enfin une bonne nouvelle au milieu de tous mes tourments. Mon avocate revient de la cour, le juge a entériné la dernière entente que Monsieur a fini par signer. La nouvelle pension a été fixée et c'est rétroactif à partir du 1er septembre 2015. yé!!! Quelle belle occasion d'aller m'acheter une tite bouteille de champagne, n'est-ce pas!!!??? YOUPPIIIIIIIIII!!!!!

Mais il est hyper enragé, le Delarte!!!! Le calcul a été fait, selon les jours de garde des enfants et nos salaires respectifs, et il devra me payer 246$ par mois!!! Alors qu'avant il payait on and off autour de 80$/mois. Et ça va être toujours prélevé directement de son salaire!! Il est BLEU!

Quand je pense que mon pauvre Aîné va devoir se taper sa colère au quotidien maintenant. Parce que à partir de demain, Aîné va vivre chez lui jusqu'au 1er avril 2016, et reviendra chez moi un weekend sur 2.  -- bon, à part les vacances de Noël (avec journées déterminées au père) et la semaine de relâche, première semaine de mars!

BREF....... je suis quand même contente de l'issue. 

Je vais enfin pouvoir respirer et me baser sur un jugement clair!!
Chantons! Alléluia...........

Sérénité

Voilà, la dernière semaine d'Aîné chez moi a débuté. Il me fait plus souvent des câlins, en me répétant "Je peux avoir un câlin? Parce que bientôt, on va se voir tellement moins souvent!"

Aouch... J'ai beau dire que j'ai lâché prise, que j'accepte sa décision, que je le laisse vivre ce qu'il a à vivre avec son père... N'empêche... Ça me fait un pincement au coeur, quand même...

La nouveauté cette fois-ci, c'est qu'il est arrivé chez moi avec ses bottes (il ne neige pas encore, on s'entend). Il m'a dit qu'il n'a plus de souliers, que les siens sont abîmés et que Papa n'en a pas acheté d'autres. Donc depuis une semaine, il porte quoi en classe?? Je n'ai pas tout à fait compris, il baragouinait et faisait comprendre que ses souliers sont troués mais qu'il les porte quand même à l'intérieur de l'école...

Wow... j'ai acheté moi-même ses souliers pour la rentrée, vous vous en souvenez?! Il les a déjà usés à la corde, portés chaque jour, presque 24h sur 24. Monsieur n'a pas jugé important de lui en acheter une autre paire, alors que normalement il en a besoin de deux pour l'école (une pour le sport, et il est en concentration sport, le loustic). 

Mon fils m'a demandé de lui en acheter une nouvelle paire. Je sais que je ne dois pas le faire, que c'est à Delarte de le faire. Il est tenu de s'occuper de tous les besoins de l'Aîné.,. 

Mais en même temps, ça me déchire à chaque fois, de voir que mon fils est à la merci des incompétences parentales de cet homme. J'aimerais vraiment lui fournir une paire de souliers, et j'ai franchement envie de le faire... Mais je sais que je dois impérativement arrêter de palier au manque de Delarte!! C'est très dur, je vous assure... et très frustrant de devoir m'en empêcher.

Je me demande encore comment je peux faire pour résister à cette tentation de rendre service à mon fils sans en payer moi-même le prix! Que faire?? Vous avez des idées?

À PART ÇA......

J'ai assisté le weekend dernier à une conférence sur la parentalité bienveillante. Ça m'a fait du bien. Ça m'a réconfortée dans mon mode de fonctionnement. Comme quoi, tant qu'on agit avec une profonde intention d'amour, on ne peut pas se tromper. On est toujours dans le vrai.

En ce qui concerne cette histoire de garde complète chez Delarte pour l'hiver, je sais que j'aurais pu agir et parler autrement, j'aurais pu me maintenir dans l'agressivité et l'autoritarisme, dans la réaction, face à tout ce que ce zouave de Delarte me fait subir depuis si longtemps. J'aurais pu imposer ma volonté de maintenir mon fils chez moi, en accusant son père de tous ses travers, en mettant en lumière ses incompétences parentales, en me battant pour que mon fils change d'école, en prouvant que c'est ce qui est le mieux pour lui, d'après mes propres constats. Je me serais ainsi maintenue dans un état de guerre, dans beaucoup de tensions, et j'aurais généré encore plus de haine de la part de Delarte, et qui sait aussi de la part de mon fils. Et ce dernier point, c'est quelque chose que je n'étais vraiment pas prête à gérer! (je sais, ce sont mes blessures à guérir, j'ai encore du boulot à faire en thérapie, mais bon, on se refait pas tellement!!)

Mais voilà, ce n'est pas moi, ça;  si j'avais fait cela, je n'aurais pas agi en authenticité avec ce que je suis au fond de moi. Et je n'aurais certainement pas atteint cet état de sérénité qui commence lentement à m'habiter.
Oui, j'ai dit sérénité, les amies.

Je crois que la sérénité est ce qui m'est nécessaire pour pouvoir continuer à avancer, après toutes ces années de lutte qui viennent de me traverser le corps. Je me devais de rompre le fonctionnement dysfonctionnel dans lequel j'étais. J'avais besoin d'harmoniser mes pensées, mes paroles et mes actions.
Je n'attends plus rien de Delarte. Sincèrement. Je m'occupe de mes bouts de laine avec mes enfants. Les siens lui appartiennent. Mes fils sont maintenant assez grands pour analyser et juger les actes et les paroles de leur père... Mes sentiments m'appartiennent, les sentiments des autres leur appartiennent. Je ne suis pas responsable de ce qui se passe dans la tête des autres. Je ne peux pas vouloir les contrôler, je ne peux pas les tempérer, je ne peux pas sans cesse les contenir.

Comme là, pour l'histoire des souliers d'Aîné. Je peux bien finir par lui en acheter une paire. Mon fils sait que c'est son père qui devrait les acheter. Il sait que son père ne le fera pas, parce qu'il est un parent nul. Il l'excuse encore parce qu'il le craint encore, mais bientôt, il lui dira en pleine face, "papa t'es nul"...
Moi, en tous cas, je vais continuer à numériser et envoyer mes factures à mon avocate. Je ne ferai aucune morale à Delarte. Je n'ai plus de temps ni d'énergie à investir pour ça. Je dois penser à moi, être bienveillante envers moi. Moi moi moi, d'abord et avant toute chose!

Wouahhhhh!!! Que de chemin parcouru... C'est complètement euphorisant d'intégrer réellement tout cela. J'ai grandi!

Je sais que Delarte continuera ad vitam eternam de chercher une petite faille pour s'y engouffrer. Je sais qu'il tentera éternellement de me faire passer des messages par les enfants. Mais j'ai appris avec le temps à m'en défendre, à ne plus en être perturbée, à ne plus en pleurer, à ne plus en pester.
Il est ce qu'il est, il ne changera pas. Il aura bientôt 50 ans. (!!!)

Bref, tout ça pour dire que le mois de novembre achève et le froid québécois commence à nous gagner lentement... Mais qui c'est qui fait encore du vélo matin et soir?? C'est Bibi!!!! :)

Le chat et Noël

Depuis quelques jours, nous avons une mignonne petite chatte qui vient faire son tour dans notre appart. Elle est très jolie, un mélange de siamois et de tigré, avec les yeux bleus, super affectueuse. Les enfants sont heureux de l'avoir à la maison. On la laisse libre en journée, c'est une vagabonde qui monte aux arbres et reluque les oiseaux et les écureuils dans la ruelle. Le soir, elle revient manger ses croquettes et nous faire plein de ronrons. Et là, on lui a arrangé une litière, et puis elle passe la nuit.

On l'a appelée Naïma, qui veut dire paix et tranquillité en arabe.
C'est beau hein, avoir la paix et la tranquillité à la maison... ;)

Lorsqu'Aîné a parlé à son père dimanche, il lui a dit "Papa, on a un chat, il est tellement mignon! Il fait ceci, il fait cela... Je suis content d'avoir un chat, etc."
Delarte lui a dit: "Ark! non! Il va mettre plein de poils partout, vous allez respirer ça et tomber malade, avoir la pneumonie. Ça fait caca et ça pue, un chat."

Ben oui, c'est bien connu, les chats ça donne la pneumonie.

Sur une autre note. J'ai parlé à mon avocate la semaine dernière. J'ai proposé qu'Aîné soit en garde chez Monsieur du 1er décembre au 1er mars, car lui il demandait que l'enfant reste chez lui en garde complète "pour l'hiver", avec un weekend sur deux chez moi.
MAIS pour les vacances de Noël, comme d'habitude, je suis en congé au bureau, et lui non, donc les enfants seraient logiquement chez moi pendant les vacances scolaires, à part le 25, où ils retournent chez leur père dès le matin pour la journée de Noël (et aussi le weekend car cette année Noël tombe un vendredi). Et aussi, idem pour le 1er janvier, parce que c'est l'anniversaire de Monsieur. -- et pour le réveillon du jour de l'an, le 31, je suis prête à les lui laisser s'il les veut, mais j'ai besoin d'être informée pour m'organiser en conséquence.

On a toujours fonctionné ainsi depuis la séparation, soit depuis 4 ans. Parce que moi pour Noël j'ai toujours privilégié le réveillon du 24 décembre et le matin du 25 avec les cadeaux. Et puis lui il tient mordicus à son dîner de Noël le jour du 25.
Donc, tout le monde était satisfait de cette entente et y trouvait son compte.

Hier, mon avocate m'appelle donc au bureau, pour me dire que Monsieur a déclaré qu'il est en congé du 23 décembre au 26 décembre, donc il veut les enfants pendant ces dates-là, "parce que de toutes façons, Madame ne fête pas Noël", a-t-il déclaré à son avocate, qui a rapporté ses mots à la mienne.

Non mais, retenez-moi quelqu'un, je vais piquer une crise de nerfs!!!! C'est quoi son but?? Il veut faire croire à qui, que j'ai pas le sens des fêtes familiales???

Pour moi, Noël, je fête ça au réveillon depuis ma tendre enfance. C'est le 24 au soir qu'on fait un grand repas, on reste réveillés jusqu'à pas d'heure pour attendre le Père Noël. Quand j'étais petite, avec les cousins et les amis, on finissait toujours par s'endormir au milieu des manteaux des tantines qui sont étalés sur un lit.
Et puis le lendemain matin, on allait fouiner sous l'arbre pour voir ce que le Père Noël nous avait amené. Et puis dans la journée du 25, c'est relaxe, on mange des restes en contemplant nos cadeaux...

MAIS pour LUI, Noël c'est juste le 25. Alors depuis qu'on est séparés, il fait croire aux enfants "Pour Noël, vous êtes avec Papa. Maman s'en fiche de passer Noël avec vous. Le 24, c'est pas Noël. Noël c'est le 25, point."

Et là, il voudrait m'enlever ce moment précieux et important avec mes enfants?????
Non mais je rêve!!!

Et j'ajoute.
Vers 17h hier, Aîné m'appelle au bureau, avec une toute petite voix. Il me dit: "Maman j'aurais dû accepter ton offre de me donner 20$ ce matin."

Je lui demande comment ça? Il me dit que son père ne veut pas lui payer son trajet de retour. --- Parce que moi, avec toute cette histoire de changement de garde pour l'hiver, je ne lui ai pas acheté de passe mensuelle, il lui faut des billets. --

Ce qu'il faut savoir ici, c'est qu'on est dans MA semaine de garde. Mais comme Aîné a des examens cette semaine, je lui ai dit qu'il pouvait rester chez son père s'il voulait, pour ne pas avoir à faire tout le trajet et avoir ainsi plus de temps pour se préparer et réviser (on a bien étudié durant le weekend). Et qu'il reviendra chez moi mercredi soir car jeudi et vendredi c'est jour de grève pour le personnel scolaire.
Et puis, il retournera chez Delarte vendredi soir en même temps que son frère qui y va pour le weekend comme prévu.
Je lui ai demandé le lundi matin s'il voulait que je lui donne 20$ pour s'acheter des billets, il m'a dit d'un ton très convaincu: Ben non! Papa va me le donner!

Pendant que mon fils me parlait, Delarte beuglait à l'arrière, en parlant visiblement de moi "Si elle était intelligente... blablabla... Moi si ça continue, je vais retourner [dans mon pays]... blablabla"

Aîné lui dit: "Papa, tu peux arrêter s'il-te-plaît?"

Ça me faisait mal à mon coeur de maman. Mais j'ai dit à mon fils:
"Fais un mur. N'écoute pas ce qu'il te dit, c'est pas des gentilles choses, ce qu'il dit là. Je suis désolée que tu aies à écouter ça, c'est vraiment pas cool. Mais moi, je vais raccrocher parce que je n'ai pas envie d'entendre ça, ça ne me fait pas du bien."

Mon fils a compris, je lui ai dit que j'allais tenter de trouver une solution pour le faire revenir chez moi mercredi soir ou jeudi matin. Et on a raccroché.

Note à moi-même. À relire: Les Parents Manipulateurs, de Isabelle Nazare-Aga.

Deuxième coupe de cordon

C'est comme une deuxième coupe de cordon. Voilà comment j'arrive à exprimer ce qui se passe maintenant avec mon tendre Aîné. Mais en fait, ça fait beaucoup plus mal, même!

Dans un monde idéal, j'aurais attendu qu'il ait au moins 18 ans, ou qu'il parte sur un campus universitaire trop loin de la maison, ou encore qu'il fasse le choix d'aller vivre sa première expérience de colocation avec des copains, ou même avec une petite copine...
Dans un monde idéal,  il n'aurait pas eu seulement douze ans...

Vendredi dernier, il est parti chez Delarte. On s'est embrassés et fait des câlins,  et quand je lui ai dit: "Bye bye mon amour, on se revoit dans deux semaines!", il a reculé,  perplexe, et m'a dit avec conviction: "Ben non! Je reviens la semaine prochaine!"

D'un côté,  je suis contente de voir que finalement sa décision de rester chez son père est encore très peu sûre,  et d'un autre côté je suis embêtée de constater qu'il y aura encore une argumentation à avoir avec monsieur à ce sujet. L'avocate de Monsieur et celle d'Aîné par conséquent ont déclaré que mon fils commencerait la garde chez son père en date du 15 novembre.
Moi je trouve ridicule de payer la passe mensuelle pour le transport si c'est juste pour une semaine. Alors je propose soit le 1er novembre, soit le 1er décembre.  Mon fils en a parlé à son père,  qui refuse évidemment que ça soit pour décembre. Mais on annonce du temps doux pour novembre grâce au phénomène El Niño, donc je pense que j'ai un bon point.

En attendant,  novembre a débuté,  je n'ai pas fourni de passe mensuelle à Aîné,  et je lui ai dit que son père devra lui payer le trajet pour revenir chez moi vendredi soir si il veut revenir. Il a d'abord dit "ah merde! Mais non! Il voudra pas!" Mais je lui ai dit qu'il est obligé parce que c'est pour passer le weekend de toutes façons.  Et puis on rediscutera pour le reste lorsqu'on se verra.
Ufff....... je dois écrire tout ça à mon avocate.

En tous cas, cette situation me fait vivre un détachement forcé de mon fils. Lorsqu'il m'appelle, presque chaque jour, son père bavasse toujours en arrière plan comme un enfant de deux ans qui dérange sa mère au téléphone. C'est pas possible. Mon fils me raconte sa journée ou un épisode arrivé avec un ami ou un prof, puis il y a Delarte à l'arrière qui dit son opinion ou qui dit de faire vite, etc. Contrôle absolu.

Toute cette mise en scène me fait voir comment mon fils gère la situation. Il dit à son père de se taire pendant qu'il me parle (qui lui, bien sûr,  continue!) ou il lui explique son tort lorsqu'il dit une connerie. Bref, je peux voir que mon fils en bon ado commence à se défendre des remarques de son père.  Je pense que je vais maintenant insister dans ma manière de lui apprendre la contremanipulation,  tiens. Bon plan. J'ai besoin de me rassurer en sachant qu'Aîné est bien outillé pour vivre avec Delarte sur une base plus régulière.  Ça m'aidera à être un peu moins inquiète. Mais déjà, d'après ce que j'ai pu remarquer jusqu'à présent, je pense qu'il a bien appris à jouer au ping pong! ;)
Delarte devra apprendre, lui, à bien se tenir! Hahaha

Audience annulée

Avant-hier, mon avocate m'envoie la lettre de la procureure d'Aîné. Elle dit en gros qu'Aîné appréhende le long trajet en bus l'hiver et demande donc de rester en garde chez son père, de la mi novembre jusqu'au printemps. Avec un retour chez sa mère un weekend sur deux. Prévisible.
Mon avocate me dit que ça ne vaut pas la peine d'aller contester ça en cour, qu'on est même pas sûr de gagner, de réfléchir à ça. De toute façon,  l'avocate de Delarte est en plein déménagement,  alors on reporte l'audience à dans 2 semaines.

Ah, et puis elle me dit que Delarte n'est pas rejoignable par téléphone,  qu'il faudra lui dire qu'il n'aura pas besoin d'aller au tribunal. J'ai dit d'appeler à son boulot, je leur ai déjà donné le numéro.

Alors je m'exerce au lâcher prise. Voici quelques images de rappel que je relis sans cesse.

Aîné est donc revenu chez moi mardi soir comme prévu.  On était tous bien contents de se revoir.  On n'a pas parlé de la situation.  Je lui ai juste dit que j'ai reçu la lettre de son avocate et qu'on n'aura plus à se rendre au tribunal le 15. Il était soulagé.

J'ai énormément réfléchi dans les derniers jours. J'ai compris une chose importante. (Grâce à des intervenants ici et là, et à de précieuses amies)

Mon fils vit déjà beaucoup de pression à cause de Delarte qui lui lave continuellement le cerveau en parlant sans cesse en mal de moi et en chialant constamment de la situation.  Je ne peux pas en rajouter. C'est à moi de prendre sur moi.
Mon fils est déchiré,  il ne veut pas déplaire à son père,  ça lui fait sûrement de la peine de me voir aussi souffrir. Mais il a 12 ans, et je dois gérer ma colère sans la déverser sur lui, pour ne pas lui ajouter de la pression. Ma colère, je peux la partager avec des intervenants (toujours cette ligne d'aide aux parents que j'appelle, ils sont disponibles 24h sur 24 et sont vraiment des perles!), avec ma thérapeute-intervenante sociale que je vois le vendredi matin à la clinique près de chez moi, avec ma famille, mes amis.
Tout le monde peut entendre ma colère, mais pas mon fils, c'est pas son rôle, c'est trop pour ses petites épaules de petit garçon de 12 ans, pris entre son père et sa mère.

Ma colère et ma tristesse sont légitimes.  Mais je suis une maman, je dois puiser dans mon coeur une résilience et un lâcher prise... Je suis et serai toujours l'unique maman pour mon fils. Personne ne pourra jamais défaire ce lien que j'ai bâti depuis plus de 12 ans avec lui.
JE l'ai porté dans mon corps, JE l'ai allaité. JE me suis levée la nuit pour le nourrir ou lui donner des soins.
Rien ne pourra détruire ou affaiblir notre amour réciproque.  Même pas Delarte malgré tout ce qu'il pourra dire ou faire.

Lâcher prise, lâcher prise, et lâcher prise

Et REmerde!

Hier, Aîné me téléphone le matin à 8h pour me dire qu'il prendra le train en après midi. Puis il me demande si je préfère qu'il arrive le matin. Je lui dis "Fais ce que tu veux. Si tu veux venir en après midi, arrive en après midi." Il dit que c'est ce qu'il fera, il sera à la gare pour 16h15.
J'allais sortir pour aller le chercher lorsqu'il me rappelle pour me dire que le train était une demie heure plus tard, il avait regardé le mauvais jour pour l'horaire. Pas de problème.

Une demie heure plus tard, j'allais donc sortir de la maison, et il me rappelle. (Heureusement que je n'étais pas déjà partie!) Il dit qu'il est sur le quai de la gare mais que le train est interrompu jusqu'à lundi minuit (lundi étant un congé férié ici), et qu'il ne veut pas prendre le service de navette alternative parce que ça sera trop long! ??????

Je n'ai pas pu me contenir, j'étais fâchée;  trop d'accumulation, là. Donc je lui ai dit "Aîné, fais ce que tu veux! Reste chez ton père si c'est trop compliqué pour toi de revenir ici."
Il me dit "Pourquoi tu me parles comme ça ?  Je me sens rejeté lorsque tu me parles comme ça ! "

??????? QUOI...... ???? Rejeté ?  Mais de quoi il parle? Il me dit ça, en plus avec son père juste à côté ! ? Et vous auriez dû entendre son ton d'ado prétentieux à souhait... et cette rage qui me montait à la tête bien malgré moi...

Je lui ai répondu "TOI tu te sens rejeté? Réfléchis bien à la situation et regarde bien qui rejette qui, ici?! Tu devais venir vendredi, tu n'es pas venu. Puis tu devais venir aujourd'hui,  et maintenant tu me dis que tu reviens MARDI soir?"

J'entendais Delarte qui marmonnait derrière lui. Je l'ai entendu dire "Et imagine que ça arrive l'hiver ça?  Comment tu vas aller à l'école? "
N'IMPORTE QUOI.
Il y a une navette, bordel! Delarte est en train de manquer à son devoir parental de me rendre Aîné pour ma garde! Il pourrait être accusé de non représentation d'enfant, non??

Comment puis-je exiger que mon fils revienne chez moi, s'il ne veut pas venir et si Delarte l'encourage à rester chez lui? Comment puis-je lutter contre leur volonté ? 
Et si jamais j'appelais la police pour le faire me ramener l'enfant? Qu'est ce que je récolterais comme rage de la part d'Aîné ! ?
Je dois me faire violence, accepter la frustration de mon fils? Ou bien je dois le laisser faire pour qu'il finisse par s'ouvrir les yeux tout seul sur la toxicité de son père ?

Pourquoi forcer mon fils à revenir vivre chez moi alors qu'il tire la couverture au maximum pour rester chez Delarte? Si c'est ça qu'il a à vivre... si c'est SON passage sur cette Terre pour l'aider à grandir, pourquoi devrais-je continuer à résister ainsi?

Tout ce à quoi l'on résiste persiste et tout ce que l'on embrasse s'efface. -- dit Carl Jung.

Pourquoi vouloir volontairement vivre une telle situation négative dans ma vie?

J'en ai plus que marre. Je vais lâcher le morceau, les filles.

Je vais arrêter de me battre. ... Mes forces me quittent, je suis trop fâchée de cette situation. J'ai le cou bloqué,  j'ai de la pression continue dans ma tête,  mon plexus solaire est barré,  j'ai des crises de panique, je manque d'air... Je ne peux pas continuer à ruiner ma santé comme ça.  

J'ai un autre petit garçon dont je dois m'occuper. J'en ai marre qu'Aîné soit toujours au milieu de toute conversation, de toute action.

Je vais devenir folle si ça continue. Je dois agir. Je dois stopper. Je suis arrivée à ma limite.

Disons qu'Aîné revienne chez moi mardi soir. Il retourne à l'école mercredi. Puis jeudi matin je dois être au tribunal avec lui. (Bravo, Delarte a le temps de bien lui laver le cerveau avant ce passage prévu en cour!)
Je dois adopter une attitude calme, je dois tourner ma langue 7 fois dans ma bouche, ne plus rien dire car tout est retenu contre moi (JE le rejette!? JE le manipule!?).
Mais je vais me préparer et relater les faits. Le juge jugera. Et je me plierai à sa décision.
Point final...

Bon. Maintenant,  je vais me mettre de la musique relaxante, allumer des bougies, prier les anges, méditer, que sais-je. Advienne que pourra. Que tout se passe selon ce qui est le mieux pour nous tous. Je remets ce combat à l'Univers.

Du nouveau pas si nouveau

J'ai été voir ma thérapeute ce matin. Ça m'a fait encore réaliser que je ne dois pas lâcher mon bout. Je ne suis pas d'accord qu'Aîné aille en garde complète chez son père pour les mêmes raisons qu'il y a deux mois. La température n'y change absolument rien. Point.
Je suis l'équilibre de cet enfant, le père est un parent incompétent pour les raisons x, y et z.
Je m'inquiète pour le développement scolaire et psychique de mon enfant pour les raisons a, b et c.
Donc, oui, retournons en cour pour dire ce que je pense devant témoins. Volontiers. Et cette fois j'insisterai pour parler au juge, advienne que pourra.
Le jour venu, je serai prête au combat.

Vers 13h, ma copine dont le fils est dans la classe d'Aîné me téléphone.  Audiblement en état de choc, elle commence à me raconter:
"Amthyste! Faut que je te parle! C'est vraiment incroyable! Je lui ai parlé hier soir pendant le match de football à l'école! Il est vraiment pas bien dans sa tête !  Il n'arrêtait pas de parler contre toi! Amthyste ceci, Amthyste cela!.... pendant UNE HEURE il parlait sans arrêt,  je pouvais presque pas placer un mot!.......... À un moment donné,  j'ai pris mes enfants et on est partis, j'étais juste plus capable de l'entendre! "

Ça m'a pris un moment avant de comprendre qu'elle me parlait de Delarte. Et de comprendre simplement ce dont elle parlait tout court. Je n'étais même pas au courant qu'il y avait eu un match de football le soir à l'école d'Aîné.

Elle m'a dit que Delarte est arrivé avec Aîné, après elle et ses fils, et il s'est assis juste à côté d'elle, alors qu'ils ne se connaissent pratiquement pas, n'ont jamais eu une conversation ensemble. Les enfants jouaient plus loin.
Et c'est là que Monsieur a commencé son témoignage. Il lui a dit que "ça n'a pas de sens qu'un enfant de 12 ans fasse tout ce trajet en bus l'hiver". Elle lui a répondu "Amthyste trouve cela épouvantable de séparer un enfant de 12 ans de sa mère et de son frère. "
Delarte lui a alors répondu "Cadet est beaucoup trop excité, il dérange Aîné et l'empêche de faire ses devoirs quand il est là. "

!!!!!!!????? Mon amie ne savait plus quoi lui dire, elle a dit que elle aussi a 2 garçons et ne peut imaginer un instant les séparer,  même si parfois ils se chamaillent. Puis, voyant que l'autre renchérissait de plus belle, elle a décidé de se taire...

Delarte lui a dit, entre autres "Amthyste ne comprend rien, j'ai vraiment hâte que cette histoire finisse. Ça m'a déjà coûté 1000 à 1500$ en avocats et elle continue encore! Moi je n'ai jamais parlé contre elle..."
"Je me suis engueulé avec Aîné pendant une demi heure avant de venir parce qu'il ne voulait pas mettre son manteau d'hiver. Mais Amthyste a gardé les manteaux d'automne et les chandails!"
"Amthyste a dit à son avocate que j'ai utilisé le cellulaire d'Aîné.  Mais c'était pour appeler Cadet, le soir, rien d'autre." ----------- Menteur. Dimanche, il a fait un appel en Europe avec ce cellulaire, j'ai des preuves. Et ma copine le savait. Mais elle lui a rien répondu.
BLABLABLAAAAA 

Bref..... rien de nouveau. Tout était de ma faute, lui il n'était que la pauvre victime de ma méchanceté.
Ma copine était vraiment en choc, le monologue verbomoteur a duré une bonne heure. Le match n'était pas terminé mais elle a forcé ses enfants à partir, elle n'en pouvait plus.
Elle m'a dit que ça lui faisait de la peine pour mon fils, qu'elle l'a vu malheureux, avec les yeux vides....  Mon pauvre chat...

Ah, et elle m'a demandé ce qu'Aîné faisait aujourd'hui. Je ne comprenais pas sa question jusqu'à ce qu'elle me dise que c'était une journée pédagogique !  Il n'aurait pas pu m'avertir de cela, pour qu'on puisse aller chez sa procureure,  justement? Moi qui croyais qu'il ne pourrait y aller pour ne pas rater une journée de classe!!??

J'ai tenté en vain de rejoindre mon fils à son téléphone, il ne répond pas. Il ne m'appelle pas non plus. Je ne sais même pas à quelle heure il arrive, ni même s'il revient ce soir, ou demain? On ne s'en est même pas parlé. ...

Je vous ai dit que j'en ai marre?

Ma tête subit une de ces pressions, j'ai la sensation qu'elle va exploser.
Au sens propre, pas au figuré.

Ne passez pas GO, ne réclamez pas 200$

Vous avez déjà joué au Monopoly? Vous êtes déjà tombés sur cette carte?

Ben c'est exactement comme ça que je me sens en ce moment.
Hier j'ai parlé à mon avocate et lui ai expliqué la situation.  Elle a appelé la procureure, avocate d'Aîné,  qui a fini par dire qu'on se verra directement en cour, le 15 octobre. Je dois amener Aîné,  qui parlera avec son avocate comme la dernière fois.
Donc le 15, rebelotte, on retourne devant le juge car la situation s'est à nouveau complexifiée.  Eh merde.

Mon avocate m'a demandé si j'avais des nouvelles de Delarte.  Parce que son avocate n'arrive pas à le rejoindre par téléphone.  Bien évidemment,  puisqu'il s'est encore fait couper le téléphone et la télé,  faute de paiement. On m'a demandé de donner le numéro de Delarte au bureau, ce que j'ai fait.

Je ne peux pas croire qu'on en soit encore au même point. Je ne peux pas croire que Delarte veuille encore dépenser des sous avec les avocates alors qu'il se plaint sans cesse de ne pas avoir un sou. Je ne comprends pas ce qui le motive.
Bien sûr,  vous allez me répéter que je n'ai rien à analyser ici, que sa seule motivation est de me faire du mal, rien d'autre. Ouais..... J'ai quand même du mal à y croire, je vais vous paraître naïve,  je sais.

Je suis encore dubitative par moments.  Je ne comprends pas qu'il veuille faire souffrir son fils adoré ainsi, en le privant de sa mère et de son frère! Sous prétexte que "le trajet en bus sera trop dur l'hiver"??
On est dans un pays nordique, on ne se promène pas en t-shit à -30 degrés.  Il y a du chauffage dans tous les transports en commun, le pays est adapté en conséquence. Aîné n'est pas un bébé de 4 ans, ne sera pas le seul dans les rues pendant l'hiver. Je ne vois pas d'où vient soudainement cet argument de l'impossibilité de voyager pendant l'hiver!? On n'est pas à Capri, pris sur une île dans la mer avec des bourrasques et de la grêle.  On n'est pas des ours perdus sur une banquise. Merde.

Alors voilà.  Replay. Retour à la cour. Et cette fois je vais insister pour parler au juge. Foi d'Amthyste.

Résonance dans mes failles

Quelle est la bonne clé? Dans quelle direction dois-je me diriger? Par où commencer?

Je me sens trahie, rejetée,  et je suis en colère.  D'ailleurs,  mon cou recommence à me faire souffrir (colère qui s'accumule). J'ai envie de me fâcher et j'ai peur de rejeter mon fils aîné,  car je risque de lui dire des mots terribles, dans ma rage.
Je ne sais pas comment doser tout ça.  J'ai peur.

Je ne comprends pas qu'il ne comprenne pas la situation, et cela m'enrage qu'il choisisse vraiment d'aller vivre chez son (abruti de) père. Je ne peux pas croire qu'il choisisse volontairement de ne plus vivre avec moi, après tout ce qu'il me rapporte de sa vie chez Delarte. Pourquoi choisir de vivre avec quelqu'un qui te dit qu'il ne sait pas ce que tu vas manger demain? Pourquoi vivre avec quelqu'un qui ne lave pas ton linge, ne te fait pas ton lunch pour le midi à l'école? Qui ne te paie pas tes effets scolaires à temps? Qui ne pense même pas à t'acheter de nouveaux souliers lorsque les tiens sont usés à la corde?
Pourquoi te séparer de ton frère avec qui tu vis tellement de complicité et de jeux depuis plus de 10 ans? (C'est un des points qui me fait le plus mal)

Je me dis que c'est son chemin, sa vie. Il a ça à vivre. Il doit frapper son propre mur. Je ne pourrai pas lui éviter de vivre ses obstacles et ses échecs.  Je ne peux pas le retenir, je ne peux pas vouloir son bien plus que lui-même.

Je ne sais pas comment je vais arriver à accepter cela. Je sais que je vais bien devoir trouver une manière de lâcher prise mais je ne sais pas comment faire. Je me sens démunie, sans ressource.

Quand tout rebascule

Hier matin, Aîné est reparti pour sa semaine chez Delarte. Dans la journée, sa procureure m'a appelée pour me dire qu'il demande à la revoir pour discuter avec elle, et à ce que ça soit moi qui l'amène. (Alors que je n'ai plus de voiture et que son bureau se trouve à 60km de chez moi!)
Elle fixe un rdv vendredi le 9 à 15h30. Je dis machinalement ok, et que je la rappellerai si il y a un problème.

Je commence à réfléchir à comment je vais me rendre jusque là-bas, pourquoi Aîné devrait rater une journée d'école pour ça,  comment gérer Cadet qui lui termine les classes à 15h30... plein de questions se bousculent, je me sens prise en otage, je ne me sens pas bien. Je trouve cela injuste d'être obligée de faire 4 heures de trajet aller et retour, un vendredi en pleine heure de pointe, et payer ces tarifs exorbitants des bus hors cité, pour 45 minutes de rdv! Non mais je rêve. C'est absolument pas logique.
Je vais lui proposer une rencontre via skype, on est en l'an 2015, bordel.

J'en étais là de mes réflexions quand tout à l'heure,  Aîné me téléphone et me dit 
"Je peux te parler de ma nouvelle idée pour le trajet de l'école? 
- Mais oui, vas-y, dis-moi.
 (Honnêtement,  ça sentait le roussi cette affaire, puisqu'avant de me poser cette question, il a demandé à Delarte s'il pouvait me le dire!)

- Pour l'automne et le printemps,  je vais faire le trajet. Mais pour l'hiver, je voudrais rester chez papa pour ne pas faire le trajet. Tu es d'accord?
- .... je sais pas quoi te dire. On en reparlera ensemble.

Je ne savais vraiment plus quoi lui dire, alors je n'ai plus rien dit. J'ai senti une nouvelle fois mon coeur exploser. Je ne survivrai pas à cela. Je n'en peux plus. Je ne veux pas avoir à gérer à nouveau cette crise qui n'en finit plus. Je suis à bout de forces. Je ne veux plus me battre...

Il a sûrement senti le malaise, il a demandé si ça allait. Je lui ai dit au revoir et j'ai raccroché.

Non, je ne me battrai plus cette fois. Je sens que je vais remettre les armes, et ramasser mon coeur en miettes....... et je vais tomber au fond, tout au fond du puits qui se creuse depuis déjà quelques mois, sournoisement. ...

Il ne comprend pas qu'il sera séparé de son frère et qu'il ne me verra plus qu'un weekend sur deux? Il s'en fiche? Il ne considère pas ma douleur de mère?
.......... Dieu que j'ai mal......... et voilà,  ça y est, je pleure....
C'est si dur à accepter. ...

Une routine?

Ce soir, Aîné revient chez moi. Pendant qu'il était chez son père, il a appelé chaque jour, pour parler à son frère ou pour me raconter des choses.

Finalement,  on a trouvé une routine,  je crois. Le trajet le plus efficace entre son école (et chez Delarte) et chez moi, c'est l'autobus et le métro.  On élimine le train, parce que les horaires ne conviennent décidément pas. Ça prend tout de même près de 2 heures de trajet, de porte à porte.  Mais il est heureux de le faire,  donc on verra bien avec le temps. Il a grandi d'un coup, depuis un mois. ...

Je constate qu'il n'y a aucune possibilité que le lien entre nous se détruise ou s'amenuise, de part le fait qu'il vive à 45km, une semaine sur deux. Je suis soulagée de voir que cette séparation d'avec son frère ne soit pas trop néfaste pour leur relation fraternelle, je le craignais tant!

Cadet me dit qu'il ne s'ennuie pas tant que ça,  ni de son frère ni de son père, lorsqu'il est seul avec moi pendant toute une semaine. Tant mieux. Faut dire qu'on fait tellement d'activités ensemble, on se promène beaucoup, on se change les idées, on n'a pas le temps de s'ennuyer, franchement !  ;)

Ce soir, donc, Aîné revient parmi nous. On a un autre beau weekend de prévu,  sortie au musée, bibliothèque, jardins publics. Maintenant, je choisis de passer que du bon temps avec mes enfants,  de ne plus parler de tout ce stress de la garde partagée d'Aîné, de la bataille juridique,  etc. C'est derrière nous désormais, il faut être volontairement optimiste, dirait Hubert Reeves, et regarder droit devant.
Non, pas le temps de s'ennuyer!

Éternel dimanche

8h30, Aîné me téléphone et me demande du tac o tac: "Maman, c'est vrai que tu as dit à Papa que je ne peux pas prendre le train avec Cadet pour venir le porter chez toi parce que j'ai pas 18 ans?"

Voilà.  Encore une fois, Delarte met l'enfant au milieu de nos conversations en distordant toutes les données. Je lui réponds "Je lui ai dit qu'il ne peut pas t'envoyer en responsable de Cadet sans payer son billet aussi. Parce que le règlement c'est que Cadet voyage gratuit s'il est accompagné d'un adulte. Papa devrait normalement prendre le train avec Cadet pour venir me l'amener. Mais si vous croyez que c'est la meilleure solution, alors viens avec lui, et il doit payer son billet. "

Delarte fait son grand chef, il veut prendre le train avec les deux, passer la journée en ville, puis rentrer le soir chez lui avec Aîné.  Celui-ci ne veut pas retourner avec lui, il dit qu'il va rester chez moi pour dormir, sinon rien, il ne prendra aucun train. Delarte dit que c'est ridicule de prendre le train avec les deux pour rentrer seul. Il me dit que Aîné n'en fait qu'à sa tête.
Haha vive l'adolescence! Tiens, prends ça,  Monsieur Delarte!

S'en est suivie une grosse discussion d'une dizaine de minutes,  passe le téléphone à Papa, reprend le téléphone,  ça discute ferme, ça hausse le ton. Delarte est insulté qu'Aîné soit si têtu, je lui dis que la pomme ne tombe pas loin du pommier. Il repart dans ses élucubrations de mari bafoué et trahi, dit qu'Aîné lui dit exactement les choses que je savais lui dire (tu te crois supérieur,  tu veux tout commander, tu te fous de ce que les autres veulent), dit qu'il ne veut pas envoyer les enfants seuls et que ça se retourne contre lui parce qu'il agit illégalement,  blablabla...

Je finis par lui dire "Je n'ai pas besoin d'entendre de telles bêtises le dimanche matin, je vais raccrocher."
Et clic, Delarte prend les devants, c'est lui qui raccroché en premier. Ô joie.

Deux heures plus tard, je rappelle parce que j'ai besoin de savoir à quelle heure je dois récupérer mes enfants à la gare ou quoi. Il a la voix toute douce et calme, il me dit "Ok, oui. Ils arriveront par le train de 16h environ."

Voyant qu'il était moins énervé,  je lui dis "Choisis tes combats, Delarte. Certaines discussions ne sont pas nécessaires. Aîné commence l'adolescence, tu ne peux pas lui imposer tout sans discuter de ce qu'il désire lui."
Il répond "Oui, oui, tu as raison, c'est correct."

Incroyable. Une vraie bête.  Que je dois sans cesse remettre dans l'axe, réapprivoiser pour pouvoir lui donner sa bouillie. Épuisant.
Mais est-ce moi qui suis dans la cage? Là est la question...

"Papa veut te parler"

Ce matin, 6h30. Aîné décide de téléphoner à Delarte pour lui demander s'il peut s'inscrire à un parascolaire de basket.
Il faut savoir qu'Aîné fait du basket depuis 3 ou 4 ans, faisait partie de l'équipe de son école primaire, donc il aimerait faire partie de l'équipe de basket de son école secondaire maintenant.
Le hic, c'est que si avant cela coûtait 200$ pour l'année,  maintenant cela en coûte près de 400$ pour 10 cours... Donc hier soir, lorsqu'Aîné m'en a parlé,  je lui ai dit que cette session ce ne serait pas possible. En fait, je n'ai pas pris le temps de calculer mes affaires, ni de discuter des paiements avec Delarte, j'ai déduit A par B... (Aîné est déjà dans une concentration sport, il fait 6 jours de sport sur 9, et il y a plein d'autres activités gratuites offertes à son école! Il peut très bien se passer de faire partie de son équipe de basket pour une année,  le temps qu'on se réajuste financièrement,  je crois!)

Tel que je l'avais prévu,  Delarte a été irrité de cette demande d'Aîné, qui m'a passé le téléphone en me disant ce fatidique "Papa veut te parler."

Vous me demanderez pourquoi je prends le téléphone?! Mais moi je réfléchis ainsi: demain, c'est vendredi. Cadet repart pour le weekend chez Delarte. Je devais l'informer de ce que Cadet arrivera chez lui vers 17h avec une de mes amies en voiture. Et je devais également lui dire de s'occuper de me le ramener dimanche en fin d'après midi. Et je voulais aussi lui dire de ne pas me renvoyer Aîné avec, comme la dernière fois! ALORS j'ai pris le combiné.

"Amthyste, j'étais justement à réfléchir sur mon lit, sur ce qui nous est arrivé,  comment notre vie est devenue, pourquoi on en est arrivés jusque là. ..... blablabla"

-Bon, Delarte, moi je voulais te dire que demain soir, Cadet arrivera à 17h, mon amie ML va venir l'amener chez toi, comme la dernière fois.

-  Tu trouves ça agréable que je sois obligé de dire à mon fils que je ne peux pas lui payer ce cours de basket qu'il aime tant? Si on était encore ensemble, il pourrait avoir tout ce qu'il veut.... blablabla...

- Bon, Delarte, tu as entendu ce que je t'ai dit? Arrange-toi pour me le ramener dimanche. Prends le train avec lui, mais ne me le renvoie pas avec Aîné qui doit dormir après chez moi, ça ne marche pas ça.

- TOI, tu m'écoutes pas, Amthyste! Tu fais comme une gamine! J'ai 3 enfants, moi? Pourquoi tu ne veux pas entendre que je me sens mal de tout ce qui nous arrive. Je ne suis pas bien, je suis malheureux, je ne vis pas bien, je ne survivrai pas... blablabla...

- Delarte, tu n'as aucun rapport. Aîné n'a pas à avoir toujours tout ce qu'il veut. Il a déjà l'option sport pendant ses jours de classe, il n'y a pas de nécessité à faire le basket encore en plus. Il est capable de comprendre que cette session, ça ne sera pas possible, point final, c'est pas un bébé gâté. Et toi tu es l'adulte, arrête de te faire mener par le bout du nez, par un enfant de 12 ans.

- Ah... bon... ok... je pensais pas que c'était optionnel.  Oui, tu as raison. Ok, je vais lui parler quand je le verrai, pour lui faire comprendre.

- Merci. Je raccroche parce qu'on se prépare. Bye.

Ahhhhhhhhhh! Alleluia! Ouf! Heureusement qu'il existe, ce Delarte, hein, pour faire comprendre les choses à mon fils! Pfffff..... non mais!
Je me dis que vaut mieux que je joue la douce compréhensive et patiente Amthyste. Plutôt que d'être dans le rejet et l'agressivité.  Je ne suis pas bien dans l'agressivité, moi, ça me rend malade.

Je me dis que c'est mieux aussi pour mes enfants, parce qu'en restant "gentille"avec leur père,  lui il ne se décharge pas sur eux. Ou du moins, moins intensément et moins haineusement.

*** si vous ne comprenez pas l'anglais, cette image dit "Tuez-les avec la gentillesse.  Et ensuite, pétez en vous éloignant."
C'est de l'humour anglo, j'en conviens! Mais Hahaha moi ça me fait beaucoup rire, et ça traduit parfaitement ce que je vis!
(bien sûr, "tuer" n'est pas à prendre au sens propre ici, ai-je besoin de le préciser!)

La rage et l'envie de hurler...

Hier soir, j'attendais l'appel d'Aîné vers 17h pour me dire à quelle heure il prenait le train.  Pas d'appel. Le temps passe, toujours rien.
Vers 18h passées,  j'appelle et il répond.  Je lui demande s'il vient, il demande à son père, qui marmonne un truc.

Et là,  commence l'histoire d'urluberlu.
Mon fils me dit "Papa ne peut pas me payer le billet de train. Il n'a pas d'argent. (On parle toujours de 6 dollars maximum) Et il te demande pourquoi tu n'as pas donné le 43$ restant à l'école?"

!!!!!!?????? Mon dieu.

Je lui dis de me passer son père,  que j'en ai marre qu'il fasse l'intermédiaire pour les questions d'argent.

Delarte prend le combiné.  Je lui explique dans sa langue que c'est lui qui doit payer directement à l'école,  le 43$. Il me dit "Non, Amthyste,  tu m'as dit que c'était correct et que tu allais le payer! Moi je me fiais sur toi. Maintenant je vais devoir aller m'excuser à l'école et aller payer ce 43$ la semaine prochaine,  j'ai pas le choix! Quelle figure de merde tu me fais faire..."

!!!!!??? Je lui ai dit "Non, Delarte, je ne t'ai jamais dit que j'allais payer ce montant à ta place, c'est impossible. Mais c'est ce qui arrive lorsqu'on passe par les enfants pour transmettre des messages.  TU as compris ce que TU voulais comprendre,  mais JE ne t'ai JAMAIS dit une telle chose. Pour l'école,  tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit, ils savent que tu vas payer ce montant,  alors tu le payes la semaine prochaine,  c'est tout."

Et là,  je me rendais compte qu'il n'abordait pas le vif du sujet, le changement de garde d'Aîné le soir.
Je lui dis "Delarte, pourquoi tu ne renvoies pas Aîné ce soir par le train de 20h?"
Il répond "Aîné n'a plus de tickets pour le train. Je n'ai pas d'argent.  Tu étais en charge de payer le transport,  non?"

Je lui explique que "je suis en charge de payer le transport pour aller À L'ÉCOLE. Là, on parle du changement de garde, donc  TU es responsable de trouver les moyens de me ramener l'enfant. Tu ne peux pas me dire que tu n'as pas 6 dollars pour lui acheter UN billet de train? Tu peux payer avec ta carte bancaire dans la machine sur le quai, Aîné sait comment faire, c'est pas compliqué."

- NON, Amthyste, je n'ai pas 6 dollars sur mon compte. Je verrai demain si une fille peut me prêter des sous et Aîné prendra le train en fin d'après midi.  Ma vie n'est pas simple, Amthyste. Moi j'ai toujours voulu que notre vie de famille soit simple, mais toi tu en as voulu autrement. C'est pas de ma faute.
BLABLABLA........

Il m'a dit que JE lui ai fait mettre les enfants sur le train seul, lundi dernier. Que JE lui ai fait dépenser 2000$ pour une avocate. Alors que ça aurait pu être si simple si J'avais voulu collaborer, que JE suis dans la haine et que JE fais tout pour lui rendre la vie difficile.

Il a tout retourné dans tous les sens, il me brouillait complètement le cerveau. Je lui ai répondu comme j'ai pu à certains trucs, mais pas tout parce que je me disais que ça servait à rien, puisqu'il ne m'écoute même pas, au fond...

Au bout d'un moment, je lui ai dit "Ça n'a aucun rapport avec la conversation, tout ça. Donc, convenons que Aîné sera dans le train de 16h? Ok. C'est ok, j'irai le rejoindre. Au revoir."
Puis, mon fils a repris le téléphone,  il m'a demandé, vu qu'il avait entendu son père me gueuler dessus: "Maman, est ce que ça va? Est ce que tu es correcte? Dis moi la vérité."

....... je ne savais pas quoi lui dire. Je lui ai dit "ça va aller, on se verra en fin d'après midi."

Ouffffff...... marre, y'en a marre.....

J'ai mal dans mes tripes

La première semaine d'Aîné seul chez son père achève. (Et en fait, c'était même pas une vraie semaine complète puisque lundi il était revenu dormir chez moi en ville)

Hier soir, je suis sortie avec mon petit, appelons-le plutôt Cadet désormais.  Quand on est rentrés, il y avait 2 messages d'Aîné sur le répondeur qui disait de le rappeler pour un devoir. Je ne l'ai pas rappelé.  De un, il était tard. De deux, je me suis fait violence car je me dis que je ne peux pas continuellement faire ainsi ses devoirs au téléphone pendant qu'il est en garde chez son père!

Mais comme aujourd'hui c'est vendredi et que normalement Aîné devrait revenir chez moi pour la semaine, j'avais besoin de savoir comment et quand il arrivera ce soir. Aussi, je l'ai appelé ce matin vers 7h15, parce que sa série de billets de train est terminée,  donc Delarte devrait normalement lui payer le transport pour venir chez moi aujourd'hui, non??

Lorsqu'Aîné m'a répondu au téléphone,  il m'a demandé pourquoi je ne lui avais pas retéléphoné hier soir. Je lui ai répondu qu'il était tard, il m'a demandé quelle heure il était, en bon petit chef commissaire..
Je me suis sentie agressée,  accusée,  alors que j'ai bien le droit de sortir le soir sans avoir à être présente pour répondre au besoin d'aide aux devoirs de mon fils lorsqu'il se trouve chez son père. Non!? Je ne comprends pas que je puisse être considérée comme une mère qui ne fait pas son boulot de mère, dans de telles conditions. Non, je n'ai pas à me sentir coupable de quoi que ce soit, et je ne suis pas en défaut de quoi que ce soit! (En passant, je lui ai demandé s'il avait fait son devoir, il a dit oui;  comme quoi, ça se débrouille quand ça n'a pas d'autre choix, hein!?)

Je lui ai alors demandé à quelle heure il revenait ce soir, il a dit que son père n'a pas d'argent pour lui payer le ticket de train. (On parle de 6 foutus dollars!)
Je rageais intérieurement,  j'avais envie de hurler. Je lui ai dit calmement, sûrement ironiquement: "Ah bon? Alors reste chez Papa, y'a pas de problème."
Il m'a dit : "À moins que tu viennes me chercher." ----- ce qui veut dire que je devrais encore une fois prendre le train et payer le trajet aller-retour pour revenir chez moi avec lui. Alors que cela fait déjà plusieurs fois que j'ai effectué cette opération et que Monsieur ne l'a jamais fait une seule fois pour tous ces changements de garde qui se font en transport en commun depuis le mois d'août??

Non mais je rêve ! ??

Je n'ai pas pu m'empêcher de répondre à mon fils que non, je n'irai pas le chercher jusque là-bas, qu'au meilleur des cas je viendrai le rejoindre à la gare d'arrivée. Que son père doit s'occuper de le ramener, c'est SA responsabilité et SON devoir. Que j'ai déjà fait le trajet plus de fois que j'aurais dû le faire, alors c'est à son tour, point final.

Je sais que j'aurais peut-être plutôt dû discuter de cela avec Delarte. Mais il était dans la douche et honnêtement je n'ai nulle intention de parler avec lui pour me faire encore gueuler dessus, j'en ai plus que marre.

Mon fils ne disait plus rien, il était apparemment fâché avec moi, probablement parce que je suis dure et méchante si je refuse de venir gentiment le chercher et rendre service à ce pauvre Delarte qui n'a pas de sous pour payer le transport??? C'est ça?

Je dois rester forte pour ne pas tomber dans la sensibilité...
Non. Je ne céderai pas cette fois-ci.  Si Delarte ne paie pas le ticket de train d'Aîné ce soir, il restera là-bas et moi je note.

J'ai quand même une angoisse qui me retourne tout l'intérieur du corps, je vous raconte pas...
Allez, je vais faire une petite séance de méditation, j'en peux plus!

"Tout et son contraire"

Vendredi matin, Aîné est donc parti à l'école et devait rester ensuite chez son père jusqu'à vendredi prochain.
Le même soir, mon petit devait aller passer le weekend là-bas et revenir lundi en journée  (c'était férié donc long weekend). Normalement, j'aurais encore pris le train aller-retour pour aller le mener, mais j'ai trouvé une occasion de l'envoyer en voiture avec une amie qui habite dans ce coin-là.
Non, c'est pas Delarte qui se serait cassé la tête pour le récupérer... D'ailleurs, ça me fait penser qu'on devrait statuer d'un mode d'échange plus convenable et équitable!

Samedi matin, 9h, Aîné m'appelle pour que je l'aide à faire un devoir de géographie. Longitude, latitude, machin. Je lui dis de bien lire dans son cahier, que ça doit sûrement être tout expliqué.  Il rouspète, veut que JE lui explique. Je cède et lui explique à ma manière, il comprend, il continue son devoir au téléphone.
Il rappelle, même pas une heure après,  pour un autre truc encore. Je lui ai dit de demander à son père,  il m'a dit "Papa ne comprend rien!".....

Lundi, donc, mon petit devait revenir chez moi. Comme j'ai déjà fait cette opération plus d'une fois, j'estime que c'était au tour de Delarte de s'occuper du changement de garde cette fois-ci. Non?... Vous savez ce qui s'est passé?

Delarte a mis les deux enfants seuls dans le train. Aîné était responsable de Petit. Et moi j'ai été les récupérer à la gare d'arrivée.  Comme de la marchandise........
Il n'a même pas été foutu de faire le trajet de (40 minutes même pas!) avec eux. Il aurait pu, il aurait dû,  à mon humble avis, venir les déposer et retourner chez lui par le train suivant, non??
Moi, c'est bien ce que j'ai fait, plus d'une fois déjà! Ben non, Monsieur ne veut pas prendre le train!....

Il se bat pendant des mois et peste qu'Aîné est trop jeune pour prendre le train seul, et il met les deux seuls dans le train, alors qu'il a déclaré que les enfants se chicanent souvent?.... où est la logique??

Aîné ne voulait pas retourner là -bas et avait apporté toutes ses affaires avec lui. Il a dormi chez moi. Le lendemain, je lui ai fait son lunch et il est parti en bus, métro, train.
Le soir, il m'a appelée trois fois pour toutes sortes de raisons. Une fois, c'était pour me demander "Comment s'écrit "plupart", avec un T ou un D?"
Je lui ai dit d'aller chercher dans son dictionnaire. Je leur ai donné un Larousse pour chez leur père, donc y'a pas d'excuse!  Il chialait que c'est plus vite si je le lui dis, j'ai tenu mon bout. Je crois qu'il a raccroché fâché.  Il a rappelé vers 21h passées pour un autre truc dont je ne me souviens même plus... bref!

Comment faire pour maintenir une distance pendant qu'Aîné est seul  chez son père? J'veux dire, sans avoir l'air de le rejeter? Parce que j'aurais réellement envie de lui dire "Ne m'appelle plus, débrouille toi avec lui, pour tous tes besoins, puisque tu as tant insisté pour avoir une garde partagée,  mon petit bonhomme!"
Mais évidemment, je ne peux pas lui parler ainsi... Je n'y arrive pas, je ne veux pas qu'il se sente rejeté par moi;  ça joue dans l'une de mes primes blessures, je le sais...

Ce matin, je me réveille angoissée.  Je pense à ce que mon fils va manger, si son père va lui préparer son lunch, s'il devra marcher 30 minutes pour se rendre à l'école, etc...
Il va sûrement téléphoner chez moi encore ce soir, combien vous gagez?

En fait, je dois ajouter autre chose au sujet du paiement de 243$ pour ses effets scolaires. Delarte avait d'abord dit qu'il voulait que je paye à l'école le mercredi 2 septembre et qu'il me rembourserait le vendredi 4. Évidemment,  tel que je l'avais supposé,  nul n'en fut.
Quand Aîné est venu chez moi lundi le 7, avec son frère,  il avait 200$, de la part de son père. (Eh oui, il a mis les deux enfants seuls dans le train avec 200$ cash sur eux)  J'ai eu beau lui expliquer, à Delarte, brièvement au téléphone durant le weekend,  que ce n'était pas à moi qu'il devait rendre cet argent mais directement à l'école,  il n'en fait qu'à sa tête,  en bon mpn qu'il est. Il m'avait répondu "Comment veux-tu que j'aille donner ça à l'école? Je n'ai pas de voiture!"

...... no comment.

Donc il lui reste 43$ à payer. Mon fils a été porter les sous au secrétariat mardi matin le 8,  et la secretaire qui était là ne comprenait pas trop la situation. Qui c'est qui va devoir appeler pour expliquer le ridicule de la chose? C'est Bibi. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?