dimanche 12 avril 2015

Quand la vie est ... cadeau

** une collaboration d'Eteint-celle **

Bonjour,

La vie fait parfois des cadeaux.

Je vous rappelle que l'origine de la découverte du mal c'est fait chez moi par la découverte des infidélités de mr chéri.

Après 10 ans de vie en commun, il m'a parlé de libertinage, de clubs, de trucs à 3.
L'idée me tentait bien, mais surtout l'idée de sortir de chez nous le soir, d'avoir autre chose à faire que de regarder cette tv avec un mari dormant dans le divan, puis l'occasion de se faire belle, se maquiller, se mettre en valeur...
Bref, nous nous sommes mis à fréquenter ces clubs et y avons trouvé le pire comme le meilleur.
Beaucoup sont très agréables et à part la demande d'une tenue sexy et de lingerie après une certaine heure, rien n'y est obligatoire.
Un jour donc, mr chéri, suivant le plan établi choisi un homme qui l'accompagnera dans la recherche de mon plaisir.
Comment dire... une partition à 4 mains. J'ai aimé.
Ensuite nous avons eu quelques échanges entre couple.
Moi qui me sentais mal dans ma peau, obésité et handicap, ce fut une vraie cure de redécouverte des plaisirs de mon corps.
Bref, cette démarche, me plaisait bien.

Après un an à peu près, mr chéri me fait une crise de jalousie envers un "plus" que nous avions toujours vu ensemble (c'étaient nos règles). Il me disait qu'il pensait que je l'aimais.
J'ai donc demandé à mr chéri de le contacter et de lui dire que nous ne ferions plus rien ensemble ( c'est toujours l'homme qui contacte l'homme; la femme la femme; c'était dans nos accords)

6 mois plus tard, j'apprends que mr chéri rencontre une femme hors milieu libertin.
Je souffre de ce fait, je lui en parle; après qu'il m'ait présenté cette femme, je lui demande de rompre.
Il remet dans la conversation ce coquin dont il a souffert, que c'est pareil, que ce n'est qu'une coquine....
Oui, mais non, il la voit sans moi, je ne l'ai pas choisie, ce n'est pas une libertine....Il va chez elle, elle est célibataire.
Plus trad, il rompt -pour moi me dit-il -, et ne manque pas de m'expliquer qu'il risque de se prendre une autre maîtresse car "tu vois, tu es handicapée, tu as toujours mal, tu n'es pas sexy quand je rentre du boulot, tu, tu, tu, " vous connaissez ce mot n'est-ce pas.
Bref, s'il me trompe ce n'est pas contre moi, mais pour lui et c'est presque tout à fait de ma faute, pauvre homme malheureux d'avoir une femme handicapée et trop ronde ( lui l'est plus que moi - rond pas handi  )
La valse des maîtresses va commencer.

4 ans durant lesquels j'aurai versé bien des larmes.
Jusqu'au jour où il en rencontre une dans un site de rencontre, qu'elle cherche à tromper un mari qui la trompe, que des sentiments (?) naissent, bref que de maîtresse et d'amant ils deviennent des amoureux.
Je l'apprends vite, je trouve son mp et lis leurs mails.
Elle se l'attache, lui dit des mots d'amour, enfin les mots qu'il attend d'entendre et que je ne lui dis plus (ou pas, de peur du ridicule) , il lui promet la fidélité, arrête de fumer, ...
Manipulatrice ? sans doute, mais ce n'est pas mon problème.
Durant 9 mois, de souffrance, de questionnements, de justification de mensonges, il me prendra même à un moment comme confidente de sa peine lorsqu'elle rompra, voulant plus que ce qu'il propose...
Je découvre que je n'ai plus son respect, je comprends que j'ai du le perdre qq part. Je me remets en question, je cherche.
Des lignes et des lignes dans le forum, l'aide de plusieurs psychonautes.
Suivi de la décision de ma part de demander le divorce.
Lui aurait voulu me garder comme épouse et elle comme maîtresse. Il y a de ça 5 ans.

La suite, vous la connaissez, je découvre qu'il est surtout MPN, que ce jeu de me tromper car je ceci ou je cela fait partie de sa manipulation.
Il va directement vivre avec elle, qui a divorcé aussi. Ils se sont mariés en toute discrétion (même ses filles à lui ne l'ont su que plus tard).
Elle est plus jeune que lui, ronde, du style de Michèle Bernier, jolie et très souriante.

Je suis restée en contact avec le milieu libertin, car j'y ai fait des rencontres de qualité.
Je suis restée membre du site de rencontre, histoire de garder le contact.

Amis qui lui en veulent, de son témoignage à la tv nationale, durant la période du divorce, à visage découvert dans une émission à forte audience et dit: " avec  la femme avec laquelle j'ai été mariée durant 15 ans nous fréquentions les clubs libertins, mais quand on voit sa femme se comporter, comme il faut bien l'avouer, une vraie salope avec les autres hommes, on perd le respect qu'on a d'elle. Et c'est pour ça que pour ma nouvelle épouse, j'ai quitté le milieu libertin..." (sic)
Amis, amies qui m'ont témoignés leur amitié et promis de me prévenir dès qu'il mettrait un pied dans un club.
Mercredi, il vient visiter mon profil, ça me fait marrer.
Puis jeudi, un(e) ami(e) a tenu sa promesse.

J'ai été prévenue que mr chéri avait passé la journée dans un club la veille avec une nana qui n'est pas sa femme.

J'ai assumé mes obligations du jeudi après midi.
Mais lorsqu'elles furent finies, les larmes ont  commencé à couler, des larmes de nettoyage, des larmes sans peine, avec un grand sourire incontrôlable.
Et là, dans ma tête sont passées toutes ces phrases qui commençaient souvent par "tu comprends, comme tu...." et finissaient par une autre femme.
Toutes ces critiques, ses justifications, ces attaques sur ma santé, mon côté sexy....
Je crois avoir pleuré sur mon scooter durant 10 kms.

Puis j'ai passé la soirée chez ma fille, avec un amie commune.
Nous en avons parlé, elles ont toujours su que nous fréquentions le milieu libertin, étaient au courant de ses demandes à mon endroit concernant une femme plus sexy, souriante, avenante....il ne s'en cachait pas, même devant notre fille, essayait de la prendre à parti quelques fois.
Ma fille savait à quel point cette révélation me ferait du bien.
Mon amie se disait étonnée ( c'était son meilleur ami à un moment, mais comme elle était restée proche de ma fille et moi, il a coupé contact avec elle.) qu'il la trompe en milieu libertin, car il doit se douter que cela se saura qu'il est redevenu homme actif, mais que je le saurai aussi.

Au retour, j'ai raccompagné mon amie chez elle; elle à pieds, moi avec mon fauteuil.
Nous avons reparlé de tout cela.
Elle se disait étonnée que lui, contrairement à moi tous comptes faits n'ait pas changé un iota, qu'il reproduise la même vie avec sa nouvelle femme.
Là je lui ai expliquée encore combien les MPN ne changent pas, pourquoi changer si cela fonctionne ?
A la différence de moi, il ne s'est pas pris un 30 tonnes en pleine face.
Il a quitté la femme qui ne pouvait plus lui apporter ce dont il avait besoin pour une autre qui pouvait le faire, d'autant plus qu'elle a une bonne profession qui lui permet de bien vivre et des biens.

Puis je suis rentrée et me suis mise au lit.

Et là, ce furent toutes les réflexions de mon grand-père, ma grand-mère et mon père (ma mère étant dcd tôt) me critiquant, me prédisant ne jamais trouver un homme bien car: je me ronge(ais) les ongles, je ne rangeais pas ma chambre, je n'étais pas assez coquette, trop grosse (j’avais 5 kg de trop à l'époque), pas assez bonne à l'école, bref, une mouche qui se serait posée sur 3 pattes aurait fait l'affaire aussi.
Et là durant la nuit, j'ai pleuré, j'ai lavé tout ces "tu ne "

Quel beau cadeau il vient de me faire.

J'ai depuis 5 ans dit que j'avais pris conscience que l'échec de mon couple n'était pas tout à fait de ma faute aussi, il faut être 2 pour réaliser qq chose, j'ai toujours su que je n'étais pas responsable de mon "cocufiage".
Je l'ai toujours su, oui, mais j'en attendais les preuves.




Oui, la vie parfois fait des beaux cadeaux, même si elle met des années à l'emballer.


11 commentaires:

Unknown a dit…

Oh... ma chère Eteint-celle, quel touchant témoignage que tu nous livre là! Merci de ta générosité qui te personnifie si bien.
Grosses bises d'un Montréal qui semble enfin voir le printemps, comme toi en ce jour!
💕

Unknown a dit…

Eteint-celle tu écris : "je découvre que je n'ai plus son respect". Je crois que sans le formuler, donc inconsciemment, c'est ce qui joue chez beaucoup de victimes. C'est le déclencheur. Il y a un évènement qui amène à la prise de conscience.
Ne plus avoir le respect de celui qui dit nous aimer et que l'on aime.

Tu écris aussi que dans ta famille, les phrases commençais pas "tu ne" à l'envie... Chez moi, c'est encore plus court. C 'est le mot "rien".

Ce qui me fait horreur, dans ton témoignage, comme dans celui de toutes les autres : c'est que nous avons été préparées a être des victimes, comme si tous les choix (foutu libre choix auquel on s'attache) que nous avons fait n'ont servi à rien, comme des petites confiseries qui font plus de mal à la santé qu'au bonheur.
Nous faisions des choix que nous pensions utiles mais qui ne l'étaient pas. En fait, c'est la perte du respect (face à tous nos bons choix) qui enclenche notre envie de vivre, donc de fuir les MPN.

Triste chemin que celui qui est derrière nous. Si peu de bonheur, si peu de bonnes personnes et pourtant, c'est cela qui nous anime...

Merci pour ton témoignage Eteint-celle

Jyarrive a dit…

Ouais...chez moi les phrases commençaient surtout par "de toutes façons tu es..." avec tous les défauts derrière.
A force de vous lire je réfléchis. Ou plutôt mon cerveau réfléchit tout seul. Et en me brossant les dents ce soir je viens de me rendre compte avec horreur que ma vie a changé depuis que je suis avec lui. Pire, j'ai changé. J'ai l'impression d'être chiante, moins drôle, moins fantaisiste. Mais au delà de tout ça : je n'ai plus confiance en moi. Des mois (des années ?) que je me dis que je suis devenue peureuse et ça me bouffe la vie. J'ai peur des conséquences que pourrait avoir chacun de mes actes, j'ai peur que tout ce que je dis puisse être mal interprété... Mais partout et avec tout le monde ! Je deviens inexistante par peur d'exister.
Et ça fait je ne sais combien de temps que je regarde ma confiance en moi s'effondrer, impuissante... Et ce soir grâce à vous je comprends que ce n'est pas moi qui perd pied, c'est lui qui me noie...

Unknown a dit…

Ce que tu dis est très vrai J'y-arrive !

Je suis arrivée à ta conclusion avec le mot "emprise".

Et puis, je me suis dit que ce qu'il crée en nous, c'est de la "dépendance affective" dont tu décris très bien les symptômes : se formater à ce que le MPN veut, perte de confiance en soi (avoir peur de chacun de nos actes), etc...
Si tu fais des recherches sur la dépendance affective, tu verras qu'il s'agit d'une véritable pathologie. Mais elle disparait petit à petit quand on s'éloigne des MPN... c'est bien rassurant !

Jyarrive a dit…

J'ai du mal à admettre que je sois dépendante affective. Je crois que mon estime de moi en prend un coup en fait ...
Le piège dans cette situation c'est que du coup je m'accroche à lui par peur justement, sauf que c'est précisement cette relation qui me rend comme ça... Le serpent qui se mord la queue en fait, le cercle infernal. Du coup je lutte pour rester loin de lui, même quand je me sens seule, même quand il me fait de la peine. Mais purée que c'est compliqué... Heureusement qu'il n'oublie pas d'être agressif et inutile...

Unknown a dit…

J'y-arrive : je t'assure regarde la définition de la dépendance affective. Contrairement à ceux pour qui c'est une pathologie lourde, nous les victimes de MPN, on a un avantage... le départ ! Ensuite ça s'amenuise.


Aline
Tu écris "méfiante"... c'est bien... je n'y suis pas encore... je suis dans l'état "hyper craintive". :)

Jyarrive a dit…

J'ai regardé. Mais en fait ils sont aussi dépendants affectifs ? Ça me fait peur en fait. Est ce que ça veut dire qu'on ne s'est jamais aimés ? Que tout ce qu'on a vécu, chacune d'entre nous, était faux ?

Unknown a dit…

(J'espère que tu t'es informée sur les sites réellement psychos)

Oui, les MPN sont des dépendants affectifs... (non pas en donnant mais en ponctionnant)
Oui, on ne s'est pas beaucoup aimé. On a confondu ce que l'on attendait de nous pour plaire, avec l'amour.

Non, rien n'était faux. Tout était vrai, sincère. Nos parents et tous les adultes qui gravitaient autour de nous pendant notre construction, n'ont pas ouvert notre esprit, n'ont pas éveillé notre conscience, n'ont pas créé de futurs adultes... tu comprends ce que je veux dire. Ca ne veut pas dire qu'ils ne nous aimaient pas, ne nous respectaient pas... peut-être qu'ils n'avaient pas l'impression de mal faire.
Je crois que toutes celles qui sont passées devant un( e) psy ont parlé de leurs parents. Oui, on a le droit de les juger.
Par exemple, en analyse transactionnelle, le parent normatif éduque selon les lois, ce qui est bien ce qui est mal... mais ce n'est pas un adulte.

Unknown a dit…

Mon dieu, les filles, je suis complètement scotchée de vous lire ce matin.
Non, en effet, les adultes qui étaient autour de nous lorsque nous étions enfants n'ont pas bien fait leur boulot. Il s nous ont probablement aimé, pensant bien faire, nous laissant souvent croire que le monde était un conte de fées. Je sais pas où ça a chié, cette explication qu'ils nous ont donné de la vie, et qui n'était pas la bonne!

Mais en fait, rares sont les adultes qui font parfaitement bien leur boulot auprès des enfants... Parfois, je réalise que certaines de mes amies savent (et ont toujours su!) se défendre mieux que moi, ont plus de gnac, ont mieux su choisir leur partenaire de vie, que moi. Et la question me vient toujours à l'esprit:
Merde, pourquoi elles, elles ont eu des parents complètement adéquats et pas moi?

Jyarrive a dit…

Au moins je ne suis pas la seule à me poser ce genre de question. Pourquoi moi ? Pourquoi tant de personnes ont l'air de trouver un équilibre dans un couple normal
et pourquoi moi j'ai tout foiré ? Pardon les filles mais je déprime un peu quand je pense à ça...
Haut les cœurs ! "personne ne peut revenir en arrière et prendre un nouveau départ mais n'importe qui peut commencer dès aujourd'hui à construire une nouvelle fin"

Unknown a dit…

En fait, je pense que la question c'est pas tant "pourquoi?" Mais "comment?" Et... "dans quel but?"

Qu'avait-on à apprendre de si important qu'il ait fallu absolument passer par là???

Je me dis que c'est de cette manière que mes enfants devaient arriver à la vie. Et je me dis que je devais apprendre à mieux connaître cette variable de la manipulation, pour pouvoir m'en protéger pour le reste de ma vie.

Je me dis qu'avec toute l'expérience acquise par le biais de mes lectures, écrits et échanges (avec vous, entre autre), je peux aider d'autres femmes à s'ouvrir les yeux. Je peux les accompagner dans leur cheminement, en respectant leur propre rythme, en leur offrant des clés pour ouvrir leurs portes vers la liberté.

Je suis devenue plus sensible à la violence conjugale, à la violence psychologique, à l'aliénation parentale...

J'ai appris à dire NON, lorsque quelqu'un me fait chier, lorsqu'on attend de moi plus que ce que je veux bien donner. (Et je ne parle pas que des hommes dans des relations intimes! )

Donc, je réfléchis et je retire du positif de toute cette merde.
Parce que la merde, ça doit être un fertilisant, en bout de parcours.

Vous êtes d'accord? ;)